samedi 24 janvier 2009

Paradoxe (suite)


Qu'est-ce que la vie ?

Tout le monde s'agite beaucoup, va, vient, s'affaire, et cela dans tous les domaines. Mais la question qui demeure est de savoir si c'est bien cela la vie. Si c'est bien cela qui nous était demandé au départ, ce qui nous était demandé ou que nous étions amenés à faire dans notre condition d'hommes...

Toute cette agitation me semble nous conduire droit dans le mur, si j'en crois ce que je peux observer autour de moi et comprendre à travers le monceau d' informations qui est à notre disposition.

On veut exister par nos actions, par ce qu'on laissera derrière nous après notre mort. On se croit indispensable dans telle ou telle partie qui est la notre, dans telle entreprise, voire dans telle situation sociale ou politique. Mais à quoi ça rime ?

Toutes nos singeries d'êtres humains (ou humanoïdes!) ne signifient pas grand-chose. Nos vies sont bien trop compliquées, bien trop remplies d'un tas de gadgets qui ne sont absolument pas utiles, bien trop occupées à toutes sortes d'activités futiles qui ne sont pas nécessaires.

Serons-nous plus riches de toutes ces technologies qui nous encombrent?

Nous sommes en quelque sorte prisonniers du système qui nous enferme dans une spirale infernale nous obligeant à agir comme il se doit. Pas moyen de s'extraire sinon au prix de sacrifices que beaucoup d'entre nous se refusent à envisager.

Nous sommes "obligés" d'obéir à la règle qui prévaut pour tous : consommer. Et tout nous y pousse, depuis le plus jeune âge des populations jusqu'à la vieillesse, et dans toutes les couches de la société.

Alors que le vrai bonheur ne s'achète pas, ne se trouve pas dans l'agitation frénétique engendrée par l'orientation de la société actuelle, ni dans la lobotomisation systématique orchestrée savamment par les dirigeants de notre monde (dirigeants aussi bien politiques qu'économiques).


Qu'on me rende le silence, la solitude, la paix, la contemplation, le "rien faire" pour le plaisir de regarder, de savourer. Savourer tout simplement! Le jour qui pointe, la pluie noyant doucement le paysage derrière son fin rideau de gouttelettes, le feu qui crépite dans la cheminée, l'odeur suave du pain sortant du four... Tous ces petits bonheurs décrits tant de fois par certains écrivains et qui font toute la richesse de la vie.

mercredi 21 janvier 2009



L'homme n'est pas fait pour le monde qu'il s'est créé, tout au moins dans ce que l'on appelle "le monde moderne, industrialisé". En fait, tout cela paraît bien inhumanisé. La part de l'Etre semble très réduite et ce n'est pas dans ces conditions que les hommes trouveront le vrai bonheur. Le monde matériel se limite aux choses et n'apporte pas l'équilibre réel dans l'esprit des gens. Il leur donne une certaine illusion de satisfaction momentannée mais cela ne donne pas une sérénité durable et stable. Le vrai bonheur ne tient pas du tout dans la possession des choses, quelles qu'elles soient.
Un auteur scientifique et philosophe (Yves Paccalet) a écrit un ouvrage : "L'humanité disparaîtra, bon débarras!". Dans l'état actuel des choses... on peut se demander si ce n'est pas là la finalité des hommes : disparaître.
Seules quelques rares figures sont dignes d'intérêt et de respect et ont quelque chose à transmettre. Pour les autres, le plus triste est sans doute que la majorité bêle avec le troupeau, les comportements sont stéréotypés et "on" peut en faire ce qu'on veut. Le "on" étant dans la plupart des cas les gros nantis de la planète. Pour le profit de quelques uns, des idées sont véhiculées par les médias, des idées de consommation, de pseudo bonheur acheté. Le grand dictat est "CONSOMMATION".


Notre société a réussi à rendre la plupart des gens malheureux, non pas à cause des conditions de vie mais bien à cause de cette envie permanente qu'elle entretient dans l'esprit des gens. Envie de choses qui n'ont rien d'indispensable.

Mais pour réaliser tout ce que la vie a à nous offrir, il faudrait un certain recul, un enseignement à être heureux, comme ça, sans rien, sans cause. Tout simplement parce que nous sommes vivants.

Dans nos sociétés occidentales (en tout cas), les écoles bourrent le crâne de leurs élèves d'un tas de "savoirs" qui ne serviront plus jamais par la suite, pour la plus grosse part, mais on n'enseigne pas la Connaissance, celle qui pourrait faire de ces élèves des êtres humains heureux dans leur vie, accomplis et épanouis.

Et les adultes, en général, ne sont pas fichus de transmettre à leurs enfants au moins les indices qui leur permettraient d'ouvrir leur être à cette mine d'or de la Connaissance.
Quelle Connaissance ? Celle d'Etre essentiellement. Celle qu'enseignent les sages de bien des civilisations.

mardi 20 janvier 2009

Au_petit_colibri

Voilà l'exemple d'incompréhension que l'on rencontre souvent de la part des municipalités dès qu'il est question de mode de culture différent du conventionnel. C'est bien dommage...

"Au_petit_colibri
Vidéo envoyée par marcantoinedeprat

A la ferme "au petit colibri", Richard Wallner a créé un laboratoire d'expérimentation grandeur nature.
Il y cultive un terreau d'idées et fait germer de nouvelles perspectives d'avenir.
Mais, être un précurseur, c'est couper les broussailles pour ouvrir un sentier.
Et parfois, les broussailles sont très coriaces...!

Sa ferme est aujourd'hui menacée.
Vous pouvez l'aider grâce à un geste simple: écrivez au préfet de la Charente en lui demandant d'intervenir afin que Richard puisse construire les bâtiments dont il a besoin pour faire vivre pleinement ce projet.

Rendez-vous sur http://aupetitcolibri.free.fr

Et n'oubliez pas de diffuser cette vidéo le plus possible. Plus nous serons nombreux à agir, plus les pouvoirs publics devront nous écouter.
Les citoyens ne doivent pas se contenter de leurs droits s'ils souhaitent être entendus. Ils ont le devoir de se comporter en citoyens.

P.S. : Je tenais à remercier M. Acquier, maire de Marsac, d'avoir bien voulu m'accorder cette interview. "

dans le même ordre d'idée, voir :
http://www.youtube.com/watch?v=AA8EuhB6Pr8

lundi 19 janvier 2009



La danse est une passion qui déchire le corps et le transfigure. En dansant, je sors littéralement de moi-même, pour parvenir à cette tranfiguration. La danse nous fait composer avec nos propres forces à l'intérieur de notre cocon naturel pour le faire éclater et nous propulser au dehors, dans la lumière, dans une symphonie gestuelle. Il y a du reste une grande analogie entre danse et musique


Pour danser pleinement, il faut être. Pour se donner sur scène, il faut s'appartenir. C'est un travail sur soi à accomplir, une recherche dans la profondeur afin de comprendre, de se comprendre. La vie intérieure dispose de trois sources d'énergie : Esprit, Volonté - Sentiment. Un danseur doit pouvoir disposer de ces énergies, elles composent l'état créateur intérieur qui, associé à un ensemble physique entraîné, lui permettra d'exprimer spontanément toutes les nuances d'une interprétation, voire de créer une chorégraphie inspirée.


La danse est essentiellement un mouvement, elle prolonge la pensée, le geste, le sentiment. Pour un danseur, la qualité du mouvement doit être partie intégrante de lui-même, l'énergie s'élève du plus profond de son être, de son coeur même. Cette énergie est chargée d'émotions, d'intentions, de désirs qui en font un courant frémissant orienté vers telle action. Chargée de volonté, dirigée par l'intelligence, elle se manifeste confiante et sûre. Le geste est alors accompli en plein accord avec l'impulsion spirituelle qui l'a déclenché.


La danse nécessite une ténacité, un suivi constant, c'est vrai. Mais le travail sur le corps s'effectue tout en douceur, sans forcer, sans se faire mal. L'ancienne méthode consistait à forcer jusqu'à ce que "cela craque"! : ça passe ou ça casse! Le plus souvent, cela se traduisait par des déchirures musculaires ou tendineuses et des douleurs pénibles avant d'atteindre la souplesse requise.

Après avoir compris comment fonctionnait un corps et étudié les mécanismes qui le reliaient à l'esprit, j'ai fait travailler des enfants et des femmes sur une tout autre base que celle qui m'avait été enseignée.

Dans la vie, le mouvement est aussi naturel que la respiration, la danse est l'expression de la vie à travers le corps. Elle éveille notre attention par son énergie et nous comble par son harmonie. De même que certains aménagent de beaux jardins pour s'y détendre et se promener, les danseurs construisent des jardins de mouvements à l'intérieur d'eux-mêmes et expriment par les gestes leurs émotions les plus complexes et leurs rêves.


La danse doit rester un plaisir, le corps est conçu pour bouger, la pratique de la danse donne un atout fondamental : la conscience de notre être propre, de notre corps, de nos émotions, de notre mémoire et notre capacité de concentration. Il faut comprendre comment le corps fonctionne dans un mouvement. Ne jamais forcer. Avec cette conscience, l'esprit "entre" dans le mouvement, ressent les effets sur les muscles, les tendons, comprend la posture, sent le sol sous les pieds et se relie à sa véritable nature.

L'esprit apprivoise le corps, il établit une relation à la fois douce, intelligente et réfléchie avec lui pour lui faire exécuter ce qu'il lui demande. Progressivement, les effets de cette osmose se feront sentir, les membres deviendront plus souples, les amplitudes augmenteront.


J'ai pu obtenir des résultats étonnants avec cette méthode de travail avec des femmes d'une cinquantaine d'années qui n'avaient jamais dansé. Elles ont été stupéfaites de leurs capacités élastiques et ont pu participer à des spectacles, chose qu'elles n'auraient jamais imaginée auparavant.

Tout est dans l'harmonie, la beauté du geste, de la chorégraphie.

samedi 10 janvier 2009

Plénitude


Ce mot de la langue française m'enchante : PLENITUDE.
Le fondement, la base réelle d'un être, c'est (à mon sens) parvenir à cette plénitude, être et rayonner dans cet état en permanence.
Visualiser cette plénitude quotidiennement est un exercice positif pour soi, pour l'esprit et même le corps qui reçoit cette vibration extraordinaire entre l'être et la Force Vitale, le Tout qui nous crée et nous porte.
Et c'est sans doute le plus beau cadeau que l'on puisse faire à soi-même et à son entourage.

Y parvenir est possible, c'est l'harmonie entre le physique et le psychique qui fera le travail... et le résultat. Tout est question de respect, d'écoute, d'attention.
Loin de l'image véhiculée par les médias et la société toute entière, le corps est bien autre chose qu'une enveloppe plus ou moins encombrante qu'il faut entretenir ou négliger (c'est selon), au nom de quelconques préceptes de mode ou de religions. Le corps est une magnifique caisse de résonnance avec l'infini de l'univers. Chacune de nos fibres, chacune de nos cellules sont en relation directe avec le cosmos. Enfants des étoiles nous sommes. Et notre corps vibre de l'énergie du cosmos.
Le mouvement est l'expression de la vie à travers le corps. Évoluer en harmonie avec le monde, avec l'environnement, avec les autres et dans notre propre existence est une aspiration que beaucoup désirent atteindre mais notre culture, notre éducation nous en ont fermé les portes et les moyens. Trop souvent, on dissocie corps et esprit, comme si l'un était majeur, louable et l'autre mineur, négligeable. Or, nous ne sommes pas autre chose que ce corps, méprisé ou adulé. La logique voudrait que nous retrouvions l'équilibre entre les deux. L'un ne va pas sans l'autre. Il arrive parfois que cet équilibre se déstabilise, à cause d'un souci ou d'un évènement circonstanciel... Délaisser le corps en raison d'un trouble psychique entraîne des répercussions profondes, le mal-être s'installe. J'ai souvent pensé qu'un tel dérèglement pouvait même engendrer des maladies. Pourtant, un remède (parmi bien d'autres certainement) existe, c'est le yoga.


J'ai eu la joie de découvrir, il y a près de trente ans, le yoga. Cette discipline, cette ascèse est un véritable soin de l'âme et du corps et conduit d'une façon certaine l'adepte à la Plénitude, à l'harmonie, au bonheur de vivre. Le yoga nous emmène dans une grande et belle aventure à l'intérieur de nous-même, à la rencontre de notre corps, à la véritable nature de notre être qui est paix et béatitude. Cette discipline est bien autre chose qu'une méthode de décontraction ou d'assouplissement. C'est une clé pour ouvrir cette porte qui donne sur la merveilleuse harmonie qui relie le corps et l'univers. Une porte ouverte sur un Royaume intérieur, un espace infini qui pourtant EST en nous.


La relation étroite entre le corps par les postures et l'esprit par la respiration, la concentration, crée une sorte de sphère de bien-être dans laquelle nous baignons et nous amène progressivement à une expérience profonde, intime, de la Conscience.
Nous ne sommes pas là dans le registre des performances physiques, le yoga n'est pas simplement des exercices de remise en forme mais conduit à une réelle prise de conscience de la relation qui unit le corps et l'âme tout au long de la vie, et cela, quelque soit l'âge. La symbiose ainsi créée entre l'esprit et le corps est telle qu'elle engendre une sensation extraordinaire de bien-être, une vibration profonde qui transcende la matière et réunit l'ensemble dont nous sommes composés : corps et âme inséparables... les pieds ancrés au sol et la tête dans les étoiles...

jeudi 8 janvier 2009

Qu'est-ce que le bonheur?



Tout le monde se pose plus ou moins cette question, elle est même très à la mode! Un célèbre photographe écolo vient de publier un dernier ouvrage où la question est posée à l'humanité...

A vrai dire, ce que je crois, c'est que le bonheur est d'être heureux à l'instant donné, dans le lieu donné. Tout le reste est très aléatoire.
Les conditions, les circonstances sont des notions très subjectives mais ce qui importe, c'est de se sentir bien, heureux, paisible dans l'instant présent. Cet instant peut se répéter à l'infini.
Ni les conditions matérielles, ni les conditions physiques et sociales ne peuvent apporter le bonheur véritable si le coeur ne se sent pas heureux.
Mais à quoi cela tient-il? Pourquoi une certaine personne se sentira-t-elle parfaitement heureuse dans certaines conditions alors qu'une autre, dans les mêmes conditions, se sentira malheureuse?

Ce qui se passe à l'intérieur d'un coeur humain reste quelque chose d'indéfinissable. Le bonheur ne vient certainement pas de l'extérieur mais bien de l'intérieur et cela ne sert à rien, à mon sens, d'aller le chercher dans le monde matériel.

Nous avons en nous une formidable puissance psychique qui n'est sans doute pas là par hasard. Nous n'imaginons pas tous les pouvoirs de cette puissance, ses capacités, ses dons.
C'est un peu la boite de Pandore, on ne sait pas ce qu'on va y trouver quand on l'ouvre. Il y a des choses magnifiques, on y trouve des possibilités étonnantes mais aussi hélas, la capacité de nous auto-détruire, de nous rendre malheureux. C'est ce qu'expérimentent ceux qui sont en dépression par exemple.
Cependant, le psychisme est capable de nous transformer, de nous guérir, d'illuminer notre vie, de nous rendre humains et de nous apporter le bonheur. En nous est situé le centre de l'Etre qui peut tout nous donner. (Demandez et vous recevrez)
Entrer en communication avec lui, en "amitié" avec lui ,représente un travail à effectuer dont les bénéfices sont inestimables. Il n'y a sans doute pas (et les écrits des sages du monde entier le confirment) plus grande réalisation dans la vie d'un être humain que cette communion entière et profonde avec l'Etre en nous.

dimanche 4 janvier 2009

Hymnes à la Nuit



(pour "mystère")


Novalis est bien un écrivain du Romantisme du XIXè siècle. Puisant aux sources de l'imaginaire, du rêve et du merveilleux, il sonde les profondeurs de l'espace et du temps, en dévoile les beautés. Pour lui, la nuit maternelle est féconde, sécurisante et infinie. Elle est matrice de tous les possibles. Lieu de retrouvailles, elle efface ce qui sépare et réconcilie ce qui s'oppose. La mort de sa fiancée Sophie le conduit à une expérience mystique et une profonde réflexion spirituelle. La Nuit pour Novalis est le berceau de ses retrouvailles avec l'éternelle fiancée dans une union amoureuse mystique hors des contingences du temps

Sombre nuit, aurais-tu quelque bienveillance pour nous?
Que caches-tu là sous ton manteau qui envahit subrepticement mon âme?
Un baume délectable s'égoutte de ta main, d'une gerbe de pavots.

Tu relèves du coeur les ailes appesanties. Une indicible émotion s'insinue : je tressaille de joie...
Combien alors la Lumière me paraît niaise, indigente, et combien heureux l'adieu bénit au Jour.
Les yeux infinis, que la Nuit ouvre en nous, paraissent plus célestes que les étoiles scintillantes. Leur regard porte plus loin, par-delà les cohortes extrêmes du firmament - nul besoin du Jour pour sonder le coeur aimant et combler d'ineffable volupté cet espace privilégié...


Faut-il toujours que le matin revienne?
Est-il donc sans fin l'empire des choses terrestres?
Une fâcheuse agitation contrarie l'approche ailée de la céleste Nuit.
Quand verra-t-on enfin brûler à jamais le sacrifice secret de l'Amour?
A la Lumière fut impartie une durée mais le règne de la Nuit est hors du temps et de l'espace.
Et toi, divin sommeil, tu perdures.
Ne ménage point tes bienfaits à l'adepte de la Nuit au cours du labeur journalier!
Seuls les inconscients se méprennent et ne connaissent d'autre sommeil que l'ombre que tu poses miséricordieusement sur nous au seuil de la véritable Nuit.


(extraits des Hymnes I et II)