jeudi 21 mai 2009


Commentaire d'Eipho sur l'article précédent :

"Mais je me demande quelque chose. Est-ce que sans cela, c'est à dire, si nous n'avions pas tout exploité, pollué, abîmé, est-ce qu'on l'on se bougerait autant que l'on le fait maintenant dans cette planètaire prise de conscience ? Je veux dire, que si ça se passe maintenant, c'est peut-être parce qu'il y a un sens. La terre est un berceau qu'ils avaient dit. Je dis aussi qu'elle est une école. Si nous ne percevions pas un terme, alors tout tournerait toujours pareil, et il faut que ça change !"

Je me pose cette question également. Car nous sommes tout de même les enfants de cette Terre, enfants de la Force de Vie qui anime toute chose et toute créature vivante. De plus, nous avons certainement à évoluer d'une toute autre manière que nous l'avons fait jusqu'ici. Cette prise de conscience généralisée nous permet enfin de comprendre que le matériel ne nous satisfera pas et que nous avons à élever notre conscience à des stades supérieurs de vibrations.

En ce sens, oui, la Terre est une école et nous avons encore beaucoup à apprendre.
Nous pouvons constater que plus l'être humain s'élève spirituellement (en dehors de toute religion), plus il se détache des "avoirs", des biens de consommation, de la vie matiérielle, que la plupart d'entre nous considère comme indispensables.
Je dirais que cette vision étroite de notre existence fait preuve sans doute d'une pauvreté spirituelle, nous compensons le manque d'"Etre" avec une fringale d'"Avoir".
Il y a des fortes probabilités pour que nous nous rendions compte progressivement que nos désirs réels se trouvent ailleurs que dans la possession des choses et dans la pseudo-réussite sociale basée uniquement sur les apparences matérielles.
Alors peut-être deviendrons-nous TOUS sages et aurons-nous alors un véritable avenir.....?

lundi 11 mai 2009



Voilà qui illustre le texte précédent...

samedi 9 mai 2009

J'ai compris depuis quelques années que je travaille avec les forces vives de la Nature. Le jardin est ce qu'il est dans un partenariat avec les énergies de la Nature.
Peu de personnes le ressentent, mais ce n'est pas le jardinier qui commande. Le jardin enseigne les gestes, les actions les plus appropriées. Le fait, l'option, s'imposent comme étant la meilleure manière d'agir.
Les végétaux n'ont jamais été aussi beaux, je ressens leur pleine santé, leur force, leur puissance de vie. Une sorte d'équilibre s'installe dans le jardin, il est beau, les plantes y vivent bien. Cela se voit
Mais ma réflexion venait d'un tout autre cheminement...
On voudrait que l'évolution de l'homme soit magnifique, spirituelle, harmonieuse... On sait bien que ce n'est pas le cas, mais on espère en l'avenir, on y croit...
Or, depuis que le monde des humains est venu à la Conscience, bizarrement, je n'ai pas le sentiment que nous en prenions le chemin, loin s'en faut!

Dans les années 80, un sage japonais, Masanobu Fukuoka, a voulu enseigner aux hommes la meilleure façon de cultiver. "La Voie du retour à la Nature" pointait du doigt les mauvaises pratiques agricoles qui ne mènent qu'à un appauvrissement des sols et à une désertification. Déjà en 1974, il démontrait l'absurdité de nos comportements dits "modernes". On voit ce que ça donne aujourd'hui, vingt à trente ans plus tard...!
Quand je relis les témoignages de ces précurseurs géniaux des Jardins de Findhorn, je me demande, tout comme pour Fukuoka, pourquoi leurs idées, leurs façons de vivre et de cultiver en harmonie totale avec ces forces de la Nature, ne se sont pas répandues d'une manière générale dans le monde...
En dehors de toute forme de religion, l'esprit profond de l'homme est là et cependant, nous nous en éloignons considérablement (à part quelques uns, mais ce petit nombre ne suffit pas au regard de la masse)

Il en est de même pour la pensée, la spiritualité. Nous n'avons pas progressé. Quand on relit les textes des anciens sages, aussi loin que l'on remonte, nous retrouvons les mêmes dénonciations, les mêmes alertes, les mêmes espoirs... déçus (?).
En ce qui concerne la religion chrétienne, les religieux n'ont pas suivi Jésus, ils ont fabriqué leurs dogmes, leurs doctrines. L'enseignement d'origine est déformé, recouvert d'oripeaux qui l'étouffent et l'empêchent de rayonner. C'est certainement ce qu'on peut constater dans les autres religions.

L'écologie est devenue à la mode et pourtant, nos comportements ne sont pas en accord avec le véritable respect de la Nature.
On se refuse à une quelconque restriction :
L'eau potable est devenue un problème, mais on ne changera pas nos façons de faire, non, on va puiser de plus en plus profondément dans les nappes phréatiques.
Les terres agricoles sont une richesse incomparable dont on aurait bien besoin dans le futur mais on préfère les sacrifier à l'urbanisation.
Les voitures, les transports routiers, créent des difficultés d'engorgement, de pollution, mais il n'est pas question de se priver une seconde de nos sacro-saints véhicules!
Il ne manque pas d'exemple de la sorte.
Je ne crois pas à un retournement de situation, à une évolution positive et, pour en parler avec des spécialistes du climat, je sais qu'ils partagent cette constatation. On ne veut pas affoler les populations et de fait, les répercussions ne sont pas visibles immédiatement, pas encore et pas d'une manière générale. Alors, on continue! On fait semblant de croire à notre invulnérabilité, à notre supériorité.
Et celui qui ose dire la vérité est "exécuté", condamné au silence, ou du moins à un discours édulcoré (véridique!), c'est de mauvais aloi de paraître pessimiste :
Restons politiquement et idéologiquement corrects!

mercredi 29 avril 2009

un mot en passant...

Pourquoi ne suis-je pas sur mon blog depuis des jours et des jours...?
Parce que la Nature m'appelle.
L'hiver est une saison propice à l'intériorité, à l'écriture mais le printemps amène tout autre chose.

Le jardin est un espace merveilleux de communion, de spiritualité.
Le foisonnement, l'exubérance de la vie, entraîne dans son sillage son partenaire de culture.

Le jardin donne la Vie

jeudi 12 mars 2009

Le chant de la vie


Toutes les espèces obéissent aux lois de leur nature : l'abeille fait son miel, le rossignol exécute son chant, le poisson navigue en eau profonde, le papillon éclot de la chrysalide, le tournesol se tourne vers le soleil...
Mais l'homme, à quoi est-il destiné? Qelle est sa vocation?

La liberté à la fois merveilleuse et vertigineuse liée à la condition humaine tient à ceci : chaun d'entre nous est convié à inventer sa raison d'être, à agencer les traits saillants de sa vie qui finit par devenir unique et irremplaçable - dans le meilleur comme dans le pire.
Reste à régir notre responsabilité face à notre destinée. Toute notre vie, nous pouvons vivre à côté de nous-mêmes ou, au contaire, rejoindre le lieu où nous nous sentons appelés, pour lequel nous sommes faits.
Chacun d'entre nous possède une petite musique intérieure. Tout l'art de vivre consiste à se mettre au diapason de celle-ci. Jamais nous ne nous départissons de cette mélodie intime qui donne le ton de notre vie, de nos relations et peut-être même des énénements qui nos adviennent. A nous d'en découvrir le rythme et l'harmonie et d'en avoir une interprétation toujours plus juste et plus sensible.
Nous avons à être nous-même le plus possible.

mercredi 25 février 2009

BRF Bois Raméal Fragmenté


On parle beaucoup de BRF actuellement, on découvre les bienfaits de cette technique de jardinage. Or je me suis aperçue que sans le savoir, comme Mr Jourdain qui faisait de la prose en l'ignorant, je pratiquais ce BRF depuis 10 ans, et cela pour le plus grand bien de notre terrain. Il est devenu un splendide jardin grâce à cette technique.
Il me restait à connaître le pourquoi et le comment. De comprendre le processus. Mais l'approche que j'en avais se révèle très « nature » et efficace.
En fait, c'est l'observation des conditions climatiques qui m'a amenée à cette technique. La sécheresse qui sévit chez nous m'a incitée à pratiquer le paillage à grande échelle et comme nous ne disposions que des produits venant de notre jardin, nous en sommes venus à broyer et recycler tous les « déchets » qui résultaient de l'entretien du terrain. En quelque sorte, rendre à la terre ce qu'elle avait donné tout au long de l'année.
Le sol de notre jardin absorbe tout ce qu'on peut lui donner, de nature sablonneuse, il ne retient guère les éléments fertilisants, ce qui fait que le moindre apport d'humus est intégralement "dévoré" très rapidement. Et c'est bien le principe du BRF : nourrir la terre avec des débris végétaux. Excellent à tous les points de vue! Et le travail du sol en est grandement facilité puisque pour ainsi dire, je ne retourne jamais la terre à la bêche. Un simple binage suffit (tout au moins, le principe est valable pour le type de jardin en question)
Sans cette technique, nous n'aurions rien pu obtenir dans ce terrain très pauvre et sec à l'origine. J'ai vu, au cours des années, la terre se tranformer, de jaunâtre et sans consistance elle est devenue un véritable terreau brun, riche et fertile.

vendredi 20 février 2009

Un grand département français disparaît tous les dix ans sous le béton


Essentiel pour l'environnement, le sol est une ressource fragilisée par les activités humaines. L'agriculture intensive et l'étalement urbain contribuent à son appauvrissement. L'érosion et l'imperméabilité sont les principaux risques en France.


L'aménagement des sols, l'étalement urbain et l'industrialisation ont modifié la structure des sols. L'urbanisation mènerait ainsi en France chaque année à la perte de 60.000 hectares de sol sous le béton, soit l'équivalent d'un grand département français qui disparaît tous les dix ans, selon Demonique Arrouays. Une tendance qui s'accélère aujourd'hui et qui pose des questions de concurrence des sols notamment avec la fonction nourricière de la terre.
Cette « bétonisation » mène également à une imperméabilité des sols qui perdent ainsi leur fonction de tampon et de filtre. Les villes posent problème et tout ce qui va avec : parkings de supermarché, infrastructures de transport, industrialisation… explique le directeur d'Infosol-INRA.L'érosion des sols, phénomène naturel, est lui aussi exacerbé par l'activité humaine. Ce phénomène constitue la principale menace en Europe (45 % des sols concernés) et en France (25 % des sols touchés). Selon l'INRA, la vitesse de formation d'un sol est de 0,1 à 0,02 mm par an alors que l'érosion moyenne exporte 1 mm de sol en un an. Si aujourd'hui l'érosion aurait tendance à diminuer en France du fait de l'augmentation des surfaces forestières, les grandes plaines limoneuses du Nord et du Sud Ouest sont particulièrement affectées par ce phénomène. L'érosion hydrique, causée par la pluie et le ruissellement, est la plus préoccupante.
La contamination au plomb, mercure et autres traces métalliques est quant à elle liée à l'industrie mais aussi aux transports. A 100 km autour de l'agglomération parisienne par exemple, s'étend une zone de contamination diffuse au plomb principalement liée à la circulation automobile. Si en France le constat n'est pas alarmant selon Dominique Arrouays, les zones urbaines et industrielles constituent néanmoins des points noirs.
Enfin, les scientifiques se penchent aujourd'hui sur les polluants organiques persistants liés à l'utilisation de pesticides, des produits qui peuvent s'accumuler dans les organismes vivants et qui sont encore peu étudiés.


(Appauvrissement des sols : retour sur la responsabilité de l'agriculture intensive et de l'urbanisation
Actu-Environnement.com - 09/02/2009)

lundi 9 février 2009

Merci

"Gratitude"

Dans toutes les disciplines sportives, comme dans la danse, comme dans le yoga, on nous dit que c'est lorsque cela va mal qu'il faut persévérer, que c'est alors que nous faisons des progrets.

C'est lorsque le corps refuse la discipline qu'il faut l'apprivoiser, l'amener doucement à accepter le travail.

Il en est de même avec l'esprit. Quand les pensées deviennent sombres, quand elles envahissent de leur présence néfaste la claire limpidité de l'âme, alors, dix fois, cent fois, sur le métier il faut remettre l'ouvrage... : la sérénité n'est pas acquise une bonne fois pour toute (en tout cas pas pour moi!)

C'est alors que des petites lumières s'allument sur le parcours : des mots, des couleurs, des tableaux, des textes, des sourires découverts ici ou là, chez des amis ou des inconnus. Une visite, un petit mot déposé, des petits ruisseaux qui font les grandes rivières.

A tout cela, à tous, je dis MERCI!

Et c'est avec toutes ces petites merveilles que la méditation s'harmonise. La paix s'installe dans le sanctuaire, la lumière éclaire doucement l'esprit et la journée.




samedi 7 février 2009

suite


Le jardin étant ce qu'il est, il faut composer avec... c'est-à-dire choisir avec soin tout ce qui peut pousser dans ce lieu, ce qui peut résister aux conditions climatiques. Rien à faire de s'obstiner, il faut raisonner. Bizarrement, c'est lui qui décide. Je propose... Il dispose! Le jardin a des exigences, ses exigences, qui lui sont propres. Et une bonne entente passe obligatoirement par le respect de ses lois. Sinon, c'est la déconvenue, l'échec! Avec toutes les tensions, les crispations qui en découlent...


Afin de vivre une belle et douce harmonie avec lui, je devais me mettre dans la tête que c'est lui qui a raison. Voyons! Il n'est pas venu me chercher (encore que...) Il est situé là où il est, rien ne pourra y changer. Lieu, climat, manque d'eau, voilà qui est défini. Pour le reste, c'est une affaire entre lui et moi : je nourris son sol, je respecte les catégories de plantations, un peu d'arrosage, beaucoup de paillage et il me rend au centuple les efforts que je lui consacre.

Mon rapport à la terre a comlètement changé, je ne la vois plus comme un support mais comme une matière vivante, nourricière, avec laquelle je peux travailler, échanger. Elle est la matrice du monde, si l'on y réfléchit bien. Sans elle rien ne peut vivre. Elle nous materne en nous offrant le meilleur d'elle-même. Lorsqu'on comprend cette matière vivante, palpitante dans tous les sens du terme, on réalise que les méthodes traditionnelles de culture ne sont pas adaptées, elles stérilisent le sol, détruisent son petit peuple (qui est multiple).

Du reste, si j'ai beaucoup de respect et de connivence avec les vers de terre, c'est que je ne connais pas de meilleurs assistants en matière de culture. Infatigables, toujours prêts à la besogne, inlassablement, ils digèrent et incorporent tout ce qui leur est donné, produisant de la sorte le plus rentable des composts, riche et profitable aux plantations. Merveilleux petits alliés!

La terre a besoin elle aussi de respect, de compréhension. Tout est question d'équilibre. Elle nous donne, je lui rends. (par le compost, le paillage, le brf, etc.) C'est un peu une très belle histoire d'amour.


Danseuse dans l'âme et dans la vie, le goût pour l'art et la création ne m'ont pas quittée.

Mon évolution au sein de Dame Nature s'est répercutée dans ma conception du corps instrument, du corps vibration; il y a une grande corrélation entre le jardin et la danse. La relation vibre au même niveau de l'âme. Le prof de danse ne "fait" pas le danseur, il dépose un enseignement comme le jardinier confie à la terre sa bouture ou ses graines.

Ensuite, c'est la mystérieuse alchimie entre le corps et l'âme, entre le sol et la plante qui font le vrai travail.

Le résultat est un magnifique ballet, une chorégraphie aérienne animée par les oiseaux, papillons, écureuils et autres animaux qui peuplent ce parc.

Lutter contre ou composer avec...?


La nature est prodigieuse. Elle a été pour moi un guide formidable, bien plus que des mots, bien plus que les écrits, elle s'est révélée un maître extraordinaire. Longtemps, j'ai voulu lutter contre elle, j'ai voulu imposer ma loi, mes envies, mes caprices. Le jardin, c'était MOI qui le voulais, MOI qui plantais ici ou là, selon MA propre volonté.

Et des échecs, il y en a eu. Des révoltes aussi : pourquoi telle ou telle plante ne voulait pas pousser chez moi...??!! Pourquoi c'était si dur d'entretenir ce parc, au-dessus de mes capacités ??!! Pourquoi je n'avais pas un beau potager comme dans les magazines ??!! Pourquoi les fleurs des catalogues ne rendaient rien dans ce terrain de malheur ??!!

Jusqu'à l'abandon, un jour, une année... Plus rien... Ras-le-bol!


Et alors... Le jardin a continué tout seul.
Des plantes jusqu'alors soigneusement arrachées ont pu voir le jour, des fleurs splendides, solides, résistantes à tout. Des graines ont germé : les oignons, les salades, les poireaux, délaissés, ont été jusqu'au bout de leur cycle et ont formé de nouveaux plants, tout seuls, sans aide de personne.

Et j'ai regardé.

Mes yeux ont vu la beauté de ce parc, mon esprit s'est laissé emporté par la magie du décor naturel ainsi créé. Quelque chose dans mon âme a cédé, s'est ouvert sur un autre monde. Tout ce qui jusque là m'était étranger devenait proche, admissible si non encore compréhensible.


Et j'ai compris.

La nature n'avait pas besoin de moi, par contre, moi, j'avais besoin d'elle. Sur ce lopin de terre, je n'étais que passante. Lui n'avait rien demandé et si je n'étais pas contente des lieux, du résultat... je n'avais qu'à m'en prendre à moi-même.


Alors a commencé un long apprentissage de ce que pouvait représenter une symbiose harmonieuse avec le milieu...
L'observation, la contemplation de Maître Nature a non seulement transformé ma façon d'agir vis-à-vis d'elle mais aussi changé mon regard, changé mon être dans son entier. Comme pourrait le faire un maître spirituel.

mercredi 4 février 2009

éclairage


Suite au commentaire de Lung Ta sur le post précédent :

"Je suis plutôt en harmonie avec ton questionnement sur le rythme de vie et le bonheur que cela est censé apporter et la réalité bien plus triste. Mais tu poses aussi une autre question intéressante dès le début.Tu pars d'une hypothèse, une croyance (qd je dis croyance ce n'est pas un jugement, c'est juste que c'est qq chose qui est exprimé et qui repose sur une intuition ou acceptation personnelle sans démonstration de sa réalité) :"qu'il est nous est demandé qq chose à priori dans la vie"Cela implique qu'il y ait quelqu'un qui nous demande qq chose, donc qqn qui serait un peu au dessus de la vie, voir ensuite à qui il demande qq chose ?à l'humain ? donc nous aurions un rôle dans la vie, nous mettant un peu au dessus de celle ci. Mais c'est ce point de vue qui me semble un peu paradoxal avec ce que tu énonces après sur la satisfaction
de la "vie simple", qui serait plus je suppose être dans la vie, et non "à une place particulière avec un rôle déterminé"

Ce serait à approfondir mais quand je dis « qu’il nous est demandé quelque chose… » c’est que je crois à l’engagement. Ma croyance est que nous sommes posés là sur cette Terre en " passants" , que notre naissance nous engage et nous responsabilise vis-à-vis du Vivant quel qu’il soit. L’idée de liberté m’est étrangère : en tant qu’êtres, nous avons des devoirs envers la Vie qui nous a permis de respirer. « Un rôle »…. ? Pas plus (pour moi) qu’un merle ou qu’un ver de terre. Nous avons des caractéristiques propres d’humains dont (à mon sens) la plus belle : la capacité de contemplation. Et quand j’observe la nature autour de moi, j’ai un peu l’impression que nous nous sommes fourvoyés dans notre réalisation.
Quant à croire en une Supériorité… je ne sais.


"Pour ce qui est d'allé dans le mur, c'est fort probable, mais il parait qu'il nous reste encore un choix : y aller les yeux fermés ou les yeux ouverts ! ;-) "
Autant garder les yeux ouverts! Lol!


"Sortir du système, en effet c'est compliqué, est ce possible ? (à l'heure de la globalisation, nous sommes dans le système Terre et il me semble difficile d'en sortir) est ce souhaitable ? Qu'est ce qui pose pb notre place dans le système ou le fonctionnement du système ?Si c'est notre place, je pense que nous avons la liberté et même la responsabilité de la changer, pas simple mais faisablesi c'est le fonctionnement du système en sortant du système on ne l'empêchera pas d'aller dans le mur et cf plus haut "
Très juste! Et tu dis également : responsabilité. Mais changer les choses implique aussi de sortir du principe actuel de consommation. Nous avons le porte-monnaie, à nous de nous en servir avec réflexion. Refuser ce que le monde actuel nous propose. Il y a bien d’autres manières d’être. Certains peuples nous en montrent l’exemple


"Quant au silence, j'ai connu des personnes malheureuses dans le silence et des gens heureux malgré le bruit, j'ai fait l'hypothèse que cela pouvait être lié plutôt aux bruits parasites ou au silence "dans leur coeur""
Silence du cœur, oui. Dans lequel on peut entendre l’essentiel.


"Et enfin pour terminer je suis bien en harmonie avec toi pour savourer la vie dans l'instant présent dans la nature, mais la nature c'est aussi les inondations, les tempêtes, les sécheresses, les tremblements de terre... ;-) "
Oui! La nature c’est tout ça! Oui!
Mais là aussi, nous avons notre responsabilité vis-à-vis d’elle. Nous ne composons pas avec la Nature, nous luttons contre elle, nous lui imposons notre présence d’une manière violente, destructrice, d’où beaucoup de nos problèmes, il faut bien le reconnaître…!


merci Lung Ta pour cet échange.

samedi 24 janvier 2009

Paradoxe (suite)


Qu'est-ce que la vie ?

Tout le monde s'agite beaucoup, va, vient, s'affaire, et cela dans tous les domaines. Mais la question qui demeure est de savoir si c'est bien cela la vie. Si c'est bien cela qui nous était demandé au départ, ce qui nous était demandé ou que nous étions amenés à faire dans notre condition d'hommes...

Toute cette agitation me semble nous conduire droit dans le mur, si j'en crois ce que je peux observer autour de moi et comprendre à travers le monceau d' informations qui est à notre disposition.

On veut exister par nos actions, par ce qu'on laissera derrière nous après notre mort. On se croit indispensable dans telle ou telle partie qui est la notre, dans telle entreprise, voire dans telle situation sociale ou politique. Mais à quoi ça rime ?

Toutes nos singeries d'êtres humains (ou humanoïdes!) ne signifient pas grand-chose. Nos vies sont bien trop compliquées, bien trop remplies d'un tas de gadgets qui ne sont absolument pas utiles, bien trop occupées à toutes sortes d'activités futiles qui ne sont pas nécessaires.

Serons-nous plus riches de toutes ces technologies qui nous encombrent?

Nous sommes en quelque sorte prisonniers du système qui nous enferme dans une spirale infernale nous obligeant à agir comme il se doit. Pas moyen de s'extraire sinon au prix de sacrifices que beaucoup d'entre nous se refusent à envisager.

Nous sommes "obligés" d'obéir à la règle qui prévaut pour tous : consommer. Et tout nous y pousse, depuis le plus jeune âge des populations jusqu'à la vieillesse, et dans toutes les couches de la société.

Alors que le vrai bonheur ne s'achète pas, ne se trouve pas dans l'agitation frénétique engendrée par l'orientation de la société actuelle, ni dans la lobotomisation systématique orchestrée savamment par les dirigeants de notre monde (dirigeants aussi bien politiques qu'économiques).


Qu'on me rende le silence, la solitude, la paix, la contemplation, le "rien faire" pour le plaisir de regarder, de savourer. Savourer tout simplement! Le jour qui pointe, la pluie noyant doucement le paysage derrière son fin rideau de gouttelettes, le feu qui crépite dans la cheminée, l'odeur suave du pain sortant du four... Tous ces petits bonheurs décrits tant de fois par certains écrivains et qui font toute la richesse de la vie.

mercredi 21 janvier 2009



L'homme n'est pas fait pour le monde qu'il s'est créé, tout au moins dans ce que l'on appelle "le monde moderne, industrialisé". En fait, tout cela paraît bien inhumanisé. La part de l'Etre semble très réduite et ce n'est pas dans ces conditions que les hommes trouveront le vrai bonheur. Le monde matériel se limite aux choses et n'apporte pas l'équilibre réel dans l'esprit des gens. Il leur donne une certaine illusion de satisfaction momentannée mais cela ne donne pas une sérénité durable et stable. Le vrai bonheur ne tient pas du tout dans la possession des choses, quelles qu'elles soient.
Un auteur scientifique et philosophe (Yves Paccalet) a écrit un ouvrage : "L'humanité disparaîtra, bon débarras!". Dans l'état actuel des choses... on peut se demander si ce n'est pas là la finalité des hommes : disparaître.
Seules quelques rares figures sont dignes d'intérêt et de respect et ont quelque chose à transmettre. Pour les autres, le plus triste est sans doute que la majorité bêle avec le troupeau, les comportements sont stéréotypés et "on" peut en faire ce qu'on veut. Le "on" étant dans la plupart des cas les gros nantis de la planète. Pour le profit de quelques uns, des idées sont véhiculées par les médias, des idées de consommation, de pseudo bonheur acheté. Le grand dictat est "CONSOMMATION".


Notre société a réussi à rendre la plupart des gens malheureux, non pas à cause des conditions de vie mais bien à cause de cette envie permanente qu'elle entretient dans l'esprit des gens. Envie de choses qui n'ont rien d'indispensable.

Mais pour réaliser tout ce que la vie a à nous offrir, il faudrait un certain recul, un enseignement à être heureux, comme ça, sans rien, sans cause. Tout simplement parce que nous sommes vivants.

Dans nos sociétés occidentales (en tout cas), les écoles bourrent le crâne de leurs élèves d'un tas de "savoirs" qui ne serviront plus jamais par la suite, pour la plus grosse part, mais on n'enseigne pas la Connaissance, celle qui pourrait faire de ces élèves des êtres humains heureux dans leur vie, accomplis et épanouis.

Et les adultes, en général, ne sont pas fichus de transmettre à leurs enfants au moins les indices qui leur permettraient d'ouvrir leur être à cette mine d'or de la Connaissance.
Quelle Connaissance ? Celle d'Etre essentiellement. Celle qu'enseignent les sages de bien des civilisations.

mardi 20 janvier 2009

Au_petit_colibri

Voilà l'exemple d'incompréhension que l'on rencontre souvent de la part des municipalités dès qu'il est question de mode de culture différent du conventionnel. C'est bien dommage...

"Au_petit_colibri
Vidéo envoyée par marcantoinedeprat

A la ferme "au petit colibri", Richard Wallner a créé un laboratoire d'expérimentation grandeur nature.
Il y cultive un terreau d'idées et fait germer de nouvelles perspectives d'avenir.
Mais, être un précurseur, c'est couper les broussailles pour ouvrir un sentier.
Et parfois, les broussailles sont très coriaces...!

Sa ferme est aujourd'hui menacée.
Vous pouvez l'aider grâce à un geste simple: écrivez au préfet de la Charente en lui demandant d'intervenir afin que Richard puisse construire les bâtiments dont il a besoin pour faire vivre pleinement ce projet.

Rendez-vous sur http://aupetitcolibri.free.fr

Et n'oubliez pas de diffuser cette vidéo le plus possible. Plus nous serons nombreux à agir, plus les pouvoirs publics devront nous écouter.
Les citoyens ne doivent pas se contenter de leurs droits s'ils souhaitent être entendus. Ils ont le devoir de se comporter en citoyens.

P.S. : Je tenais à remercier M. Acquier, maire de Marsac, d'avoir bien voulu m'accorder cette interview. "

dans le même ordre d'idée, voir :
http://www.youtube.com/watch?v=AA8EuhB6Pr8

lundi 19 janvier 2009



La danse est une passion qui déchire le corps et le transfigure. En dansant, je sors littéralement de moi-même, pour parvenir à cette tranfiguration. La danse nous fait composer avec nos propres forces à l'intérieur de notre cocon naturel pour le faire éclater et nous propulser au dehors, dans la lumière, dans une symphonie gestuelle. Il y a du reste une grande analogie entre danse et musique


Pour danser pleinement, il faut être. Pour se donner sur scène, il faut s'appartenir. C'est un travail sur soi à accomplir, une recherche dans la profondeur afin de comprendre, de se comprendre. La vie intérieure dispose de trois sources d'énergie : Esprit, Volonté - Sentiment. Un danseur doit pouvoir disposer de ces énergies, elles composent l'état créateur intérieur qui, associé à un ensemble physique entraîné, lui permettra d'exprimer spontanément toutes les nuances d'une interprétation, voire de créer une chorégraphie inspirée.


La danse est essentiellement un mouvement, elle prolonge la pensée, le geste, le sentiment. Pour un danseur, la qualité du mouvement doit être partie intégrante de lui-même, l'énergie s'élève du plus profond de son être, de son coeur même. Cette énergie est chargée d'émotions, d'intentions, de désirs qui en font un courant frémissant orienté vers telle action. Chargée de volonté, dirigée par l'intelligence, elle se manifeste confiante et sûre. Le geste est alors accompli en plein accord avec l'impulsion spirituelle qui l'a déclenché.


La danse nécessite une ténacité, un suivi constant, c'est vrai. Mais le travail sur le corps s'effectue tout en douceur, sans forcer, sans se faire mal. L'ancienne méthode consistait à forcer jusqu'à ce que "cela craque"! : ça passe ou ça casse! Le plus souvent, cela se traduisait par des déchirures musculaires ou tendineuses et des douleurs pénibles avant d'atteindre la souplesse requise.

Après avoir compris comment fonctionnait un corps et étudié les mécanismes qui le reliaient à l'esprit, j'ai fait travailler des enfants et des femmes sur une tout autre base que celle qui m'avait été enseignée.

Dans la vie, le mouvement est aussi naturel que la respiration, la danse est l'expression de la vie à travers le corps. Elle éveille notre attention par son énergie et nous comble par son harmonie. De même que certains aménagent de beaux jardins pour s'y détendre et se promener, les danseurs construisent des jardins de mouvements à l'intérieur d'eux-mêmes et expriment par les gestes leurs émotions les plus complexes et leurs rêves.


La danse doit rester un plaisir, le corps est conçu pour bouger, la pratique de la danse donne un atout fondamental : la conscience de notre être propre, de notre corps, de nos émotions, de notre mémoire et notre capacité de concentration. Il faut comprendre comment le corps fonctionne dans un mouvement. Ne jamais forcer. Avec cette conscience, l'esprit "entre" dans le mouvement, ressent les effets sur les muscles, les tendons, comprend la posture, sent le sol sous les pieds et se relie à sa véritable nature.

L'esprit apprivoise le corps, il établit une relation à la fois douce, intelligente et réfléchie avec lui pour lui faire exécuter ce qu'il lui demande. Progressivement, les effets de cette osmose se feront sentir, les membres deviendront plus souples, les amplitudes augmenteront.


J'ai pu obtenir des résultats étonnants avec cette méthode de travail avec des femmes d'une cinquantaine d'années qui n'avaient jamais dansé. Elles ont été stupéfaites de leurs capacités élastiques et ont pu participer à des spectacles, chose qu'elles n'auraient jamais imaginée auparavant.

Tout est dans l'harmonie, la beauté du geste, de la chorégraphie.

samedi 10 janvier 2009

Plénitude


Ce mot de la langue française m'enchante : PLENITUDE.
Le fondement, la base réelle d'un être, c'est (à mon sens) parvenir à cette plénitude, être et rayonner dans cet état en permanence.
Visualiser cette plénitude quotidiennement est un exercice positif pour soi, pour l'esprit et même le corps qui reçoit cette vibration extraordinaire entre l'être et la Force Vitale, le Tout qui nous crée et nous porte.
Et c'est sans doute le plus beau cadeau que l'on puisse faire à soi-même et à son entourage.

Y parvenir est possible, c'est l'harmonie entre le physique et le psychique qui fera le travail... et le résultat. Tout est question de respect, d'écoute, d'attention.
Loin de l'image véhiculée par les médias et la société toute entière, le corps est bien autre chose qu'une enveloppe plus ou moins encombrante qu'il faut entretenir ou négliger (c'est selon), au nom de quelconques préceptes de mode ou de religions. Le corps est une magnifique caisse de résonnance avec l'infini de l'univers. Chacune de nos fibres, chacune de nos cellules sont en relation directe avec le cosmos. Enfants des étoiles nous sommes. Et notre corps vibre de l'énergie du cosmos.
Le mouvement est l'expression de la vie à travers le corps. Évoluer en harmonie avec le monde, avec l'environnement, avec les autres et dans notre propre existence est une aspiration que beaucoup désirent atteindre mais notre culture, notre éducation nous en ont fermé les portes et les moyens. Trop souvent, on dissocie corps et esprit, comme si l'un était majeur, louable et l'autre mineur, négligeable. Or, nous ne sommes pas autre chose que ce corps, méprisé ou adulé. La logique voudrait que nous retrouvions l'équilibre entre les deux. L'un ne va pas sans l'autre. Il arrive parfois que cet équilibre se déstabilise, à cause d'un souci ou d'un évènement circonstanciel... Délaisser le corps en raison d'un trouble psychique entraîne des répercussions profondes, le mal-être s'installe. J'ai souvent pensé qu'un tel dérèglement pouvait même engendrer des maladies. Pourtant, un remède (parmi bien d'autres certainement) existe, c'est le yoga.


J'ai eu la joie de découvrir, il y a près de trente ans, le yoga. Cette discipline, cette ascèse est un véritable soin de l'âme et du corps et conduit d'une façon certaine l'adepte à la Plénitude, à l'harmonie, au bonheur de vivre. Le yoga nous emmène dans une grande et belle aventure à l'intérieur de nous-même, à la rencontre de notre corps, à la véritable nature de notre être qui est paix et béatitude. Cette discipline est bien autre chose qu'une méthode de décontraction ou d'assouplissement. C'est une clé pour ouvrir cette porte qui donne sur la merveilleuse harmonie qui relie le corps et l'univers. Une porte ouverte sur un Royaume intérieur, un espace infini qui pourtant EST en nous.


La relation étroite entre le corps par les postures et l'esprit par la respiration, la concentration, crée une sorte de sphère de bien-être dans laquelle nous baignons et nous amène progressivement à une expérience profonde, intime, de la Conscience.
Nous ne sommes pas là dans le registre des performances physiques, le yoga n'est pas simplement des exercices de remise en forme mais conduit à une réelle prise de conscience de la relation qui unit le corps et l'âme tout au long de la vie, et cela, quelque soit l'âge. La symbiose ainsi créée entre l'esprit et le corps est telle qu'elle engendre une sensation extraordinaire de bien-être, une vibration profonde qui transcende la matière et réunit l'ensemble dont nous sommes composés : corps et âme inséparables... les pieds ancrés au sol et la tête dans les étoiles...

jeudi 8 janvier 2009

Qu'est-ce que le bonheur?



Tout le monde se pose plus ou moins cette question, elle est même très à la mode! Un célèbre photographe écolo vient de publier un dernier ouvrage où la question est posée à l'humanité...

A vrai dire, ce que je crois, c'est que le bonheur est d'être heureux à l'instant donné, dans le lieu donné. Tout le reste est très aléatoire.
Les conditions, les circonstances sont des notions très subjectives mais ce qui importe, c'est de se sentir bien, heureux, paisible dans l'instant présent. Cet instant peut se répéter à l'infini.
Ni les conditions matérielles, ni les conditions physiques et sociales ne peuvent apporter le bonheur véritable si le coeur ne se sent pas heureux.
Mais à quoi cela tient-il? Pourquoi une certaine personne se sentira-t-elle parfaitement heureuse dans certaines conditions alors qu'une autre, dans les mêmes conditions, se sentira malheureuse?

Ce qui se passe à l'intérieur d'un coeur humain reste quelque chose d'indéfinissable. Le bonheur ne vient certainement pas de l'extérieur mais bien de l'intérieur et cela ne sert à rien, à mon sens, d'aller le chercher dans le monde matériel.

Nous avons en nous une formidable puissance psychique qui n'est sans doute pas là par hasard. Nous n'imaginons pas tous les pouvoirs de cette puissance, ses capacités, ses dons.
C'est un peu la boite de Pandore, on ne sait pas ce qu'on va y trouver quand on l'ouvre. Il y a des choses magnifiques, on y trouve des possibilités étonnantes mais aussi hélas, la capacité de nous auto-détruire, de nous rendre malheureux. C'est ce qu'expérimentent ceux qui sont en dépression par exemple.
Cependant, le psychisme est capable de nous transformer, de nous guérir, d'illuminer notre vie, de nous rendre humains et de nous apporter le bonheur. En nous est situé le centre de l'Etre qui peut tout nous donner. (Demandez et vous recevrez)
Entrer en communication avec lui, en "amitié" avec lui ,représente un travail à effectuer dont les bénéfices sont inestimables. Il n'y a sans doute pas (et les écrits des sages du monde entier le confirment) plus grande réalisation dans la vie d'un être humain que cette communion entière et profonde avec l'Etre en nous.

dimanche 4 janvier 2009

Hymnes à la Nuit



(pour "mystère")


Novalis est bien un écrivain du Romantisme du XIXè siècle. Puisant aux sources de l'imaginaire, du rêve et du merveilleux, il sonde les profondeurs de l'espace et du temps, en dévoile les beautés. Pour lui, la nuit maternelle est féconde, sécurisante et infinie. Elle est matrice de tous les possibles. Lieu de retrouvailles, elle efface ce qui sépare et réconcilie ce qui s'oppose. La mort de sa fiancée Sophie le conduit à une expérience mystique et une profonde réflexion spirituelle. La Nuit pour Novalis est le berceau de ses retrouvailles avec l'éternelle fiancée dans une union amoureuse mystique hors des contingences du temps

Sombre nuit, aurais-tu quelque bienveillance pour nous?
Que caches-tu là sous ton manteau qui envahit subrepticement mon âme?
Un baume délectable s'égoutte de ta main, d'une gerbe de pavots.

Tu relèves du coeur les ailes appesanties. Une indicible émotion s'insinue : je tressaille de joie...
Combien alors la Lumière me paraît niaise, indigente, et combien heureux l'adieu bénit au Jour.
Les yeux infinis, que la Nuit ouvre en nous, paraissent plus célestes que les étoiles scintillantes. Leur regard porte plus loin, par-delà les cohortes extrêmes du firmament - nul besoin du Jour pour sonder le coeur aimant et combler d'ineffable volupté cet espace privilégié...


Faut-il toujours que le matin revienne?
Est-il donc sans fin l'empire des choses terrestres?
Une fâcheuse agitation contrarie l'approche ailée de la céleste Nuit.
Quand verra-t-on enfin brûler à jamais le sacrifice secret de l'Amour?
A la Lumière fut impartie une durée mais le règne de la Nuit est hors du temps et de l'espace.
Et toi, divin sommeil, tu perdures.
Ne ménage point tes bienfaits à l'adepte de la Nuit au cours du labeur journalier!
Seuls les inconscients se méprennent et ne connaissent d'autre sommeil que l'ombre que tu poses miséricordieusement sur nous au seuil de la véritable Nuit.


(extraits des Hymnes I et II)