mercredi 25 février 2009

BRF Bois Raméal Fragmenté


On parle beaucoup de BRF actuellement, on découvre les bienfaits de cette technique de jardinage. Or je me suis aperçue que sans le savoir, comme Mr Jourdain qui faisait de la prose en l'ignorant, je pratiquais ce BRF depuis 10 ans, et cela pour le plus grand bien de notre terrain. Il est devenu un splendide jardin grâce à cette technique.
Il me restait à connaître le pourquoi et le comment. De comprendre le processus. Mais l'approche que j'en avais se révèle très « nature » et efficace.
En fait, c'est l'observation des conditions climatiques qui m'a amenée à cette technique. La sécheresse qui sévit chez nous m'a incitée à pratiquer le paillage à grande échelle et comme nous ne disposions que des produits venant de notre jardin, nous en sommes venus à broyer et recycler tous les « déchets » qui résultaient de l'entretien du terrain. En quelque sorte, rendre à la terre ce qu'elle avait donné tout au long de l'année.
Le sol de notre jardin absorbe tout ce qu'on peut lui donner, de nature sablonneuse, il ne retient guère les éléments fertilisants, ce qui fait que le moindre apport d'humus est intégralement "dévoré" très rapidement. Et c'est bien le principe du BRF : nourrir la terre avec des débris végétaux. Excellent à tous les points de vue! Et le travail du sol en est grandement facilité puisque pour ainsi dire, je ne retourne jamais la terre à la bêche. Un simple binage suffit (tout au moins, le principe est valable pour le type de jardin en question)
Sans cette technique, nous n'aurions rien pu obtenir dans ce terrain très pauvre et sec à l'origine. J'ai vu, au cours des années, la terre se tranformer, de jaunâtre et sans consistance elle est devenue un véritable terreau brun, riche et fertile.

vendredi 20 février 2009

Un grand département français disparaît tous les dix ans sous le béton


Essentiel pour l'environnement, le sol est une ressource fragilisée par les activités humaines. L'agriculture intensive et l'étalement urbain contribuent à son appauvrissement. L'érosion et l'imperméabilité sont les principaux risques en France.


L'aménagement des sols, l'étalement urbain et l'industrialisation ont modifié la structure des sols. L'urbanisation mènerait ainsi en France chaque année à la perte de 60.000 hectares de sol sous le béton, soit l'équivalent d'un grand département français qui disparaît tous les dix ans, selon Demonique Arrouays. Une tendance qui s'accélère aujourd'hui et qui pose des questions de concurrence des sols notamment avec la fonction nourricière de la terre.
Cette « bétonisation » mène également à une imperméabilité des sols qui perdent ainsi leur fonction de tampon et de filtre. Les villes posent problème et tout ce qui va avec : parkings de supermarché, infrastructures de transport, industrialisation… explique le directeur d'Infosol-INRA.L'érosion des sols, phénomène naturel, est lui aussi exacerbé par l'activité humaine. Ce phénomène constitue la principale menace en Europe (45 % des sols concernés) et en France (25 % des sols touchés). Selon l'INRA, la vitesse de formation d'un sol est de 0,1 à 0,02 mm par an alors que l'érosion moyenne exporte 1 mm de sol en un an. Si aujourd'hui l'érosion aurait tendance à diminuer en France du fait de l'augmentation des surfaces forestières, les grandes plaines limoneuses du Nord et du Sud Ouest sont particulièrement affectées par ce phénomène. L'érosion hydrique, causée par la pluie et le ruissellement, est la plus préoccupante.
La contamination au plomb, mercure et autres traces métalliques est quant à elle liée à l'industrie mais aussi aux transports. A 100 km autour de l'agglomération parisienne par exemple, s'étend une zone de contamination diffuse au plomb principalement liée à la circulation automobile. Si en France le constat n'est pas alarmant selon Dominique Arrouays, les zones urbaines et industrielles constituent néanmoins des points noirs.
Enfin, les scientifiques se penchent aujourd'hui sur les polluants organiques persistants liés à l'utilisation de pesticides, des produits qui peuvent s'accumuler dans les organismes vivants et qui sont encore peu étudiés.


(Appauvrissement des sols : retour sur la responsabilité de l'agriculture intensive et de l'urbanisation
Actu-Environnement.com - 09/02/2009)

lundi 9 février 2009

Merci

"Gratitude"

Dans toutes les disciplines sportives, comme dans la danse, comme dans le yoga, on nous dit que c'est lorsque cela va mal qu'il faut persévérer, que c'est alors que nous faisons des progrets.

C'est lorsque le corps refuse la discipline qu'il faut l'apprivoiser, l'amener doucement à accepter le travail.

Il en est de même avec l'esprit. Quand les pensées deviennent sombres, quand elles envahissent de leur présence néfaste la claire limpidité de l'âme, alors, dix fois, cent fois, sur le métier il faut remettre l'ouvrage... : la sérénité n'est pas acquise une bonne fois pour toute (en tout cas pas pour moi!)

C'est alors que des petites lumières s'allument sur le parcours : des mots, des couleurs, des tableaux, des textes, des sourires découverts ici ou là, chez des amis ou des inconnus. Une visite, un petit mot déposé, des petits ruisseaux qui font les grandes rivières.

A tout cela, à tous, je dis MERCI!

Et c'est avec toutes ces petites merveilles que la méditation s'harmonise. La paix s'installe dans le sanctuaire, la lumière éclaire doucement l'esprit et la journée.




samedi 7 février 2009

suite


Le jardin étant ce qu'il est, il faut composer avec... c'est-à-dire choisir avec soin tout ce qui peut pousser dans ce lieu, ce qui peut résister aux conditions climatiques. Rien à faire de s'obstiner, il faut raisonner. Bizarrement, c'est lui qui décide. Je propose... Il dispose! Le jardin a des exigences, ses exigences, qui lui sont propres. Et une bonne entente passe obligatoirement par le respect de ses lois. Sinon, c'est la déconvenue, l'échec! Avec toutes les tensions, les crispations qui en découlent...


Afin de vivre une belle et douce harmonie avec lui, je devais me mettre dans la tête que c'est lui qui a raison. Voyons! Il n'est pas venu me chercher (encore que...) Il est situé là où il est, rien ne pourra y changer. Lieu, climat, manque d'eau, voilà qui est défini. Pour le reste, c'est une affaire entre lui et moi : je nourris son sol, je respecte les catégories de plantations, un peu d'arrosage, beaucoup de paillage et il me rend au centuple les efforts que je lui consacre.

Mon rapport à la terre a comlètement changé, je ne la vois plus comme un support mais comme une matière vivante, nourricière, avec laquelle je peux travailler, échanger. Elle est la matrice du monde, si l'on y réfléchit bien. Sans elle rien ne peut vivre. Elle nous materne en nous offrant le meilleur d'elle-même. Lorsqu'on comprend cette matière vivante, palpitante dans tous les sens du terme, on réalise que les méthodes traditionnelles de culture ne sont pas adaptées, elles stérilisent le sol, détruisent son petit peuple (qui est multiple).

Du reste, si j'ai beaucoup de respect et de connivence avec les vers de terre, c'est que je ne connais pas de meilleurs assistants en matière de culture. Infatigables, toujours prêts à la besogne, inlassablement, ils digèrent et incorporent tout ce qui leur est donné, produisant de la sorte le plus rentable des composts, riche et profitable aux plantations. Merveilleux petits alliés!

La terre a besoin elle aussi de respect, de compréhension. Tout est question d'équilibre. Elle nous donne, je lui rends. (par le compost, le paillage, le brf, etc.) C'est un peu une très belle histoire d'amour.


Danseuse dans l'âme et dans la vie, le goût pour l'art et la création ne m'ont pas quittée.

Mon évolution au sein de Dame Nature s'est répercutée dans ma conception du corps instrument, du corps vibration; il y a une grande corrélation entre le jardin et la danse. La relation vibre au même niveau de l'âme. Le prof de danse ne "fait" pas le danseur, il dépose un enseignement comme le jardinier confie à la terre sa bouture ou ses graines.

Ensuite, c'est la mystérieuse alchimie entre le corps et l'âme, entre le sol et la plante qui font le vrai travail.

Le résultat est un magnifique ballet, une chorégraphie aérienne animée par les oiseaux, papillons, écureuils et autres animaux qui peuplent ce parc.

Lutter contre ou composer avec...?


La nature est prodigieuse. Elle a été pour moi un guide formidable, bien plus que des mots, bien plus que les écrits, elle s'est révélée un maître extraordinaire. Longtemps, j'ai voulu lutter contre elle, j'ai voulu imposer ma loi, mes envies, mes caprices. Le jardin, c'était MOI qui le voulais, MOI qui plantais ici ou là, selon MA propre volonté.

Et des échecs, il y en a eu. Des révoltes aussi : pourquoi telle ou telle plante ne voulait pas pousser chez moi...??!! Pourquoi c'était si dur d'entretenir ce parc, au-dessus de mes capacités ??!! Pourquoi je n'avais pas un beau potager comme dans les magazines ??!! Pourquoi les fleurs des catalogues ne rendaient rien dans ce terrain de malheur ??!!

Jusqu'à l'abandon, un jour, une année... Plus rien... Ras-le-bol!


Et alors... Le jardin a continué tout seul.
Des plantes jusqu'alors soigneusement arrachées ont pu voir le jour, des fleurs splendides, solides, résistantes à tout. Des graines ont germé : les oignons, les salades, les poireaux, délaissés, ont été jusqu'au bout de leur cycle et ont formé de nouveaux plants, tout seuls, sans aide de personne.

Et j'ai regardé.

Mes yeux ont vu la beauté de ce parc, mon esprit s'est laissé emporté par la magie du décor naturel ainsi créé. Quelque chose dans mon âme a cédé, s'est ouvert sur un autre monde. Tout ce qui jusque là m'était étranger devenait proche, admissible si non encore compréhensible.


Et j'ai compris.

La nature n'avait pas besoin de moi, par contre, moi, j'avais besoin d'elle. Sur ce lopin de terre, je n'étais que passante. Lui n'avait rien demandé et si je n'étais pas contente des lieux, du résultat... je n'avais qu'à m'en prendre à moi-même.


Alors a commencé un long apprentissage de ce que pouvait représenter une symbiose harmonieuse avec le milieu...
L'observation, la contemplation de Maître Nature a non seulement transformé ma façon d'agir vis-à-vis d'elle mais aussi changé mon regard, changé mon être dans son entier. Comme pourrait le faire un maître spirituel.

mercredi 4 février 2009

éclairage


Suite au commentaire de Lung Ta sur le post précédent :

"Je suis plutôt en harmonie avec ton questionnement sur le rythme de vie et le bonheur que cela est censé apporter et la réalité bien plus triste. Mais tu poses aussi une autre question intéressante dès le début.Tu pars d'une hypothèse, une croyance (qd je dis croyance ce n'est pas un jugement, c'est juste que c'est qq chose qui est exprimé et qui repose sur une intuition ou acceptation personnelle sans démonstration de sa réalité) :"qu'il est nous est demandé qq chose à priori dans la vie"Cela implique qu'il y ait quelqu'un qui nous demande qq chose, donc qqn qui serait un peu au dessus de la vie, voir ensuite à qui il demande qq chose ?à l'humain ? donc nous aurions un rôle dans la vie, nous mettant un peu au dessus de celle ci. Mais c'est ce point de vue qui me semble un peu paradoxal avec ce que tu énonces après sur la satisfaction
de la "vie simple", qui serait plus je suppose être dans la vie, et non "à une place particulière avec un rôle déterminé"

Ce serait à approfondir mais quand je dis « qu’il nous est demandé quelque chose… » c’est que je crois à l’engagement. Ma croyance est que nous sommes posés là sur cette Terre en " passants" , que notre naissance nous engage et nous responsabilise vis-à-vis du Vivant quel qu’il soit. L’idée de liberté m’est étrangère : en tant qu’êtres, nous avons des devoirs envers la Vie qui nous a permis de respirer. « Un rôle »…. ? Pas plus (pour moi) qu’un merle ou qu’un ver de terre. Nous avons des caractéristiques propres d’humains dont (à mon sens) la plus belle : la capacité de contemplation. Et quand j’observe la nature autour de moi, j’ai un peu l’impression que nous nous sommes fourvoyés dans notre réalisation.
Quant à croire en une Supériorité… je ne sais.


"Pour ce qui est d'allé dans le mur, c'est fort probable, mais il parait qu'il nous reste encore un choix : y aller les yeux fermés ou les yeux ouverts ! ;-) "
Autant garder les yeux ouverts! Lol!


"Sortir du système, en effet c'est compliqué, est ce possible ? (à l'heure de la globalisation, nous sommes dans le système Terre et il me semble difficile d'en sortir) est ce souhaitable ? Qu'est ce qui pose pb notre place dans le système ou le fonctionnement du système ?Si c'est notre place, je pense que nous avons la liberté et même la responsabilité de la changer, pas simple mais faisablesi c'est le fonctionnement du système en sortant du système on ne l'empêchera pas d'aller dans le mur et cf plus haut "
Très juste! Et tu dis également : responsabilité. Mais changer les choses implique aussi de sortir du principe actuel de consommation. Nous avons le porte-monnaie, à nous de nous en servir avec réflexion. Refuser ce que le monde actuel nous propose. Il y a bien d’autres manières d’être. Certains peuples nous en montrent l’exemple


"Quant au silence, j'ai connu des personnes malheureuses dans le silence et des gens heureux malgré le bruit, j'ai fait l'hypothèse que cela pouvait être lié plutôt aux bruits parasites ou au silence "dans leur coeur""
Silence du cœur, oui. Dans lequel on peut entendre l’essentiel.


"Et enfin pour terminer je suis bien en harmonie avec toi pour savourer la vie dans l'instant présent dans la nature, mais la nature c'est aussi les inondations, les tempêtes, les sécheresses, les tremblements de terre... ;-) "
Oui! La nature c’est tout ça! Oui!
Mais là aussi, nous avons notre responsabilité vis-à-vis d’elle. Nous ne composons pas avec la Nature, nous luttons contre elle, nous lui imposons notre présence d’une manière violente, destructrice, d’où beaucoup de nos problèmes, il faut bien le reconnaître…!


merci Lung Ta pour cet échange.