vendredi 20 février 2009

Un grand département français disparaît tous les dix ans sous le béton


Essentiel pour l'environnement, le sol est une ressource fragilisée par les activités humaines. L'agriculture intensive et l'étalement urbain contribuent à son appauvrissement. L'érosion et l'imperméabilité sont les principaux risques en France.


L'aménagement des sols, l'étalement urbain et l'industrialisation ont modifié la structure des sols. L'urbanisation mènerait ainsi en France chaque année à la perte de 60.000 hectares de sol sous le béton, soit l'équivalent d'un grand département français qui disparaît tous les dix ans, selon Demonique Arrouays. Une tendance qui s'accélère aujourd'hui et qui pose des questions de concurrence des sols notamment avec la fonction nourricière de la terre.
Cette « bétonisation » mène également à une imperméabilité des sols qui perdent ainsi leur fonction de tampon et de filtre. Les villes posent problème et tout ce qui va avec : parkings de supermarché, infrastructures de transport, industrialisation… explique le directeur d'Infosol-INRA.L'érosion des sols, phénomène naturel, est lui aussi exacerbé par l'activité humaine. Ce phénomène constitue la principale menace en Europe (45 % des sols concernés) et en France (25 % des sols touchés). Selon l'INRA, la vitesse de formation d'un sol est de 0,1 à 0,02 mm par an alors que l'érosion moyenne exporte 1 mm de sol en un an. Si aujourd'hui l'érosion aurait tendance à diminuer en France du fait de l'augmentation des surfaces forestières, les grandes plaines limoneuses du Nord et du Sud Ouest sont particulièrement affectées par ce phénomène. L'érosion hydrique, causée par la pluie et le ruissellement, est la plus préoccupante.
La contamination au plomb, mercure et autres traces métalliques est quant à elle liée à l'industrie mais aussi aux transports. A 100 km autour de l'agglomération parisienne par exemple, s'étend une zone de contamination diffuse au plomb principalement liée à la circulation automobile. Si en France le constat n'est pas alarmant selon Dominique Arrouays, les zones urbaines et industrielles constituent néanmoins des points noirs.
Enfin, les scientifiques se penchent aujourd'hui sur les polluants organiques persistants liés à l'utilisation de pesticides, des produits qui peuvent s'accumuler dans les organismes vivants et qui sont encore peu étudiés.


(Appauvrissement des sols : retour sur la responsabilité de l'agriculture intensive et de l'urbanisation
Actu-Environnement.com - 09/02/2009)

3 commentaires:

MUTTI a dit…

Et la vigilance devra s'exercer parallèlement vers tous ces sites, villes et villages qui se construisent et s'étalent sur des sols de remblais de déchets d'uranium... La prise de conscience devient d'une urgence extrême...

Christian a dit…

En aménageant mes locaux professionnels, j'ai pu rendre à la terre environ 120 m2. Autant de béton en moins !

Anonyme a dit…

Brrrrrrrrr, ça fait froid dans le dos ! Moi qui vis dans une métropole, je pleure ou j'hurle (c'est selon) quand je vois la moindre parcelle de verdure disparaître ou un arbre abattu, et avec ça, tout notre oxygène qui disparaît...