dimanche 23 novembre 2008

Réflexion


La grande tentation du monde contemporain est celle de la désespérance que lui inspire une nature humaine imparfaite et mortelle. Cette tentation au sein de nos démocraties est celle d'une indifférence et d'un cynisme qui consistent à faire comme si la question du sens ne pouvait qu'être immolée sur l'autel de la recherche scientifique.
Le propos n'est ici de remettre en cause les religions et les croyances, quelles qu'elles soient. Elles ont toutes leur raison d'être et sont le soutien de tant de personnes que leur nécessité n'est pas à renier. Neanmoins, en référence à Graf Dürckheim, je dirai que la question de l'expérience mystique dépasse le cadre religieux, elle se situe au-delà. Les religions séparent les hommes mais l'expérience mystique les réunit. L'interprétation de cette expérience semble différente dans les diverses traditions religieuses. Mais nous devrions comprendre que ces différences qui caractérisent les traditions et les cultures sont en fait des façons d'interpréter la même expérience.

Au terme de foi, je préfère employer celui d'Espérance. La foi, dans le langage courant est beaucoup trop associée aux religions et dans le domaine de la mystique, les religions n'ont plus leur raison d'être puisque le sujet a rencontré l'origine de sa foi. Demeure alors en lui, une belle espérance qui est " un risque à courir" comme le disait Bernanos.
L'expérience mystique nous fait rencontrer “quelque chose” d'indéfinissable Qu'on l'appelle le Tout ou Dieu, les mots importent peu dans cette extraordinaire relation qui s'instaure entre l'homme et le Divin, en son centre le plus profond. Que ce soit un Dieu personnel ou un Grand Tout, l'expérience mystique est commune à tous les hommes parce que l'homme est homme. C'est l'interprétation de cette expérience qui est différente d'une culture à l'autre. Au plus profond de soi se trouve la perle inestimable. La vérité est que Celui qui est dualité est aussi Celui qui est non-dualité, tout comme la glace et l'eau. Il est dans l'univers entier, dans tous les modes d'être, dans toutes les formes. Tous les noms sont Ses noms, toutes les formes Ses formes, toutes les qualités, Ses qualités et tous les modes d'existence en vérité sont Lui.
Dans le silence du moi, s'éveille la voix de la profondeur. L'être se trouve alors plongé dans un état d'amour, une sensation d'union avec tout. Il se sent dans cet état d'amour, comme dans un état de lumière, de ce contact avec le Tout émane une profonde joie de vivre. Ce n'est pas dans le monde extérieur que se trouve la Plénitude, la transcendance représente le noyau de la personne.
Une personne qui vit une telle expérience rayonne littéralement de l'intérieur.
Il est paradoxal qu'on attribue à Dieu tous les malheurs dont nous sommes victimes. D'un côté, on nie la Personne (Dieu) qui serait l'Autre de la rencontre mais d'un autre côte, on n'hésite pas à Lui reporcher toutes les calamités qui peuvent survenir dans nos vies. Que de fois n'a-t-on pas entendu : “Pourquoi Dieu permet-il cela ?”
Avons-nous seulement envisagé que tous ces malheurs pouvaient non pas provenir de la Déité (ou le Tout) mais simplement du fait qu'étant des créatures vivantes, nous sommes donc fragiles et soumis à la dégénérescence, à la mort ? De plus, de la majorité de ces calamités, nous en sommes responsables en tant qu'être humains par nos comportements à risques... Il est remarquable que pour tous ceux qui ont vécu l'expérience du Divin, la Présence se manifeste non pas comme cause du malheur mais bien comme soutien inconditionnel et absolu dans le malheur. Dieu n'est qu'Amour, Amour, Amour et ne cherche pas le malheur pour ses créatures.
Nous recevons à notre naissance le formidable cadeau de la vie. Et on peut dire sans exagération que la rencontre avec le Divin est une nouvelle naissance, un éveil d'une conscience absolue qui appelle l'homme à s'accomplir. Accomplir sa vraie nature, devenir le Je suis du Christ. Le chemin conduit à l'homme universel, transparent à l'Etre.

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